Il s’agit aujourd'hui d’une salle de travail pour les membres du Conseil d'État.
Cette salle a tout d’abord été appelée le Salon des trophées en raison des grands bas-reliefs de stuc représentant des trophées d'armes antiques, qui datent des travaux réalisés par l’architecte Fontaine à la demande de Louis-Philippe d’Orléans vers 1820.
En 1977, la salle a pris le nom de « salle René Cassin », rendant ainsi hommage à l’un des vice-présidents du Conseil d’État (1944-1960), célèbre instigateur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et Prix Nobel de la paix 1968. La tête en bronze réalisée par Ginette Binggely-Lejeune installée sur la cheminée le représente.
On peut voir un remarquable tableau signé Louis Charles Auguste Couder et intitulé L’Installation du Conseil d’État au palais du Luxembourg. Le tableau a été commandé en 1847 par Louis-Philippe (roi des Français de 1830 à 1848) mais n’a été peint qu’en 1856, sa réalisation ayant été suspendue par la chute de la monarchie de Juillet. Le tableau représente l’installation du Conseil d’État au Petit-Luxembourg en 1799 après le coup d’État de Bonaparte. On y voit les conseillers d’État nommés par Bonaparte prêtant serment de fidélité à la Constitution de l’an VIII. Debout sur l’estrade, de gauche à droite, se tiennent Cambacérès (deuxième consul), Bonaparte (premier consul) et Lebrun (troisième consul). Les cinq personnages prêtant serment sont les cinq présidents de section (à l’époque : intérieur, marine, guerre, finances et justice/législation). Le but de Louis-Philippe en commandant ce tableau était de réconcilier les Français avec leur histoire, tandis que l’objectif de Napoléon III, ayant reçu la réalisation finale, était de mettre en valeur Bonaparte (futur Napoléon Ier). Le tableau, très évocateur, n’est pas exempt d’inexactitudes et d’anachronismes.