René Cassin

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Vice-président du Conseil d'État de 1944 à 1960

 

René Cassin

Né à Bayonne, il poursuivit de brillantes études de droit à Aix-en-Provence. Blessé au front en 1914, le jeune juriste mit ses connaissances au service des anciens combattants, dont il fut l'un des représentants à la Société des Nations. C'était d'abord sur eux, selon lui, que devait se fonder une paix solide.

La montée des totalitarismes dans les années 30 l'inquiéta très tôt. Il commença à songer à une déclaration des droits de la personne humaine.

Dès juin 1940, il rejoignit le général de Gaulle à Londres, puis, en 1943, à Alger. C'est là qu'il dirigea le Comité juridique nouvellement crée, dont il appréciait le "pouvoir régulateur". Il y défendit le droit à la citoyenneté des juifs et des musulmans algériens et prépara les mesures législatives d'après guerre.

En novembre 1944, il fut nommé vice-président du Conseil d'État, fonction qu'il exerça jusqu'en 1960. Grâce au prestige et à l'expérience qu'il avait acquis, il contribua à accroître les compétences du Conseil d'État dans le domaine législatif en obtenant que soit rendue obligatoire la consultation du Conseil d'Etat avant l'adoption des projets de loi ou d'ordonnance émanant du gouvernement. Cette compétence fut confirmée par la Constitution de 1958. René Cassin fut également à l'origine de la création, en 1953, des tribunaux administratifs qui succédèrent aux conseils de préfecture.

Son nom demeurera attaché à la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'ONU, à Paris, le 10 décembre 1948, et dont il fut, avec Éléonor Roosevelt, le principal artisan.

Membre du Conseil constitutionnel de 1960 à 1971, il présida aussi de 1965 à 1968 la Cour européenne des droits de l'homme, organe juridictionnel du Conseil de l'Europe. Convaincu que ce serait par l'éducation que progresserait le respect des droits de la personne humaine, il fonda, en 1969, l'Institut international des droits de l'homme, à Strasbourg.

Il fut honoré du prix Nobel de la Paix en 1968.

Ses cendres furent transférées au Panthéon en 1987.