Cette salle était l’ancienne salle du trône de Louis-Philippe, puis, du temps du prince Jérôme Bonaparte (petit neveu de Napoléon Ier et cousin de Napoléon III, qui habite le Palais-Royal de 1852 à 1870), le "Salon de la fontaine", ainsi nommé en raison de la fontaine que Prosper Chabrol (architecte) y aménagea, mais qui a aujourd’hui disparu.
La salle a été entièrement réaménagée pour l’installation du Conseil d’État en 1875.
La cheminée aurait survécu à l’incendie de 1871 et serait l’œuvre de Jean-Baptiste Jules Klagmann, sculpteur et décorateur, ayant travaillé au Palais-Royal sous le Second Empire. Elle a été réalisée en marbre blanc, en bronze doré et en stuc blanc.
Parmi les motifs de la partie inférieure on peut remarquer une couronne impériale avec cinq aigles, et, au-dessus, un globe surmonté d’une croix, ainsi que des N ornés de rubans. La référence au Second Empire est claire.
La partie supérieure fait apparaître des têtes de lion sur les côtés et des guirlandes de fleurs et de fruits. Plus haut encore se trouve un écusson entouré de personnages féminins. Au-dessus de cet écusson, on peut voir un angelot assis.
Sur la cheminée est placé un buste de Bigot de Préameneu, signé Adolphe Thabard. L’homme représenté a été président de la section de législation du Conseil d’État de 1802 à 1808 et a fait partie des principaux rédacteurs du code civil napoléonien avec Cambacérès.
Sur le mur opposé, est accroché un grand portrait en pied, réalisé par Pierre Louis Joseph de Coninck, de Jean Jacques Régis de Cambacérès, deuxième concul en 1799, puis président du Sénat et du Conseil d'État sous le Consulat et l'Empire.
La grande tapisserie en laine et en soie, rehaussée de fils d’or, sur le mur sud, appartient à la série des Mois réalisée par la manufacture des Gobelins pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle. Les cartons des tentures étaient réalisés par une équipe de plusieurs peintres spécialisés dans certains thèmes (figures, portiques, paysages, fleurs, animaux…).
Les différents mois correspondaient chacun à une représentation différente, mettant en scène le roi Louis XIV et ses divertissements (spectacle, bal masqué, promenade, chasse) dans ses diverses résidences royales.
Cette tapisserie est une allégorie du mois de février qui représente un bal masqué au Palais-Royal. On voit une grande salle dans laquelle a lieu un bal costumé. Le roi se trouve au centre et ouvre le bal avec sa cavalière, qui est probablement sa belle-sœur, femme de Philippe d’Orléans.