1907 - 1997
Pierre Laroque est resté dans la mémoire collective comme le "père fondateur" de la Sécurité sociale. Il se préoccupa en effet durant toute sa carrière des problèmes sociaux.
Dès son entrée au Conseil d'État, le jeune auditeur participa à la mise en place des lois sur les assurances sociales en 1930 et 1932.
Pendant la guerre, il s'engagea dans les Forces françaises libres à Londres et participa au débarquement de Normandie.
Après la Libération, le ministre du Travail du gouvernement provisoire, Alexandre Parodi, fit appel à lui pour dresser un premier plan français de protection sociale. Directeur général de la Sécurité sociale de 1944 à 1951, il élabora et mit en oeuvre les grandes ordonnances de 1945 et 1946 qui posèrent les fondations du système actuel.
A partir de 1951, il reprit sa place au Conseil d'État comme conseiller d'État et occupa les fonctions de président de la première sous-section du contentieux (1953), puis de président adjoint de la section du contentieux (1959-1964), avant de prendre, de 1964 à 1980, la présidence de la section sociale.
Sa connaissance des affaires sociales l'amena à prendre de nombreuses responsabilités extérieures au Conseil d'État. Il fut par deux fois président de la Caisse nationale de Sécurité sociale entre 1953 et 1967. En 1960, il fut nommé président de la commission d'étude des problèmes de la vieillesse. A ce titre, il rédigea un rapport, en 1962, qui fit autorité tant en France qu'à l'étranger. Dès 1970, il s'inquiéta, dans un rapport destiné au Commissariat au Plan, de la chute démographique et préconisa des mesures favorables à la famille.
Il a laissé une abondante oeuvre juridique centrée sur le droit social à travers ses notes au Recueil Sirey, sa participation à plusieurs juris-classeurs , notamment, à partir de 1945, celui de la Sécurité sociale dont il fut l'auteur, ses cours à l'Institut d'études politiques de Paris de 1946 à 1970 et à l'Ecole nationale d'administration de 1946 à 1950, ainsi que ses nombreux articles dans diverses revues telles que la revue Droit social.
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