1912 - 1996
Fils du professeur de médecine Robert Debré, Michel Debré fit des études de droit. Il entra en 1934 au Conseil d'État et fut nommé maître des requêtes en 1941. Il y découvrit une "conception de l'État à la fois nationale, tolérante et démocratique" (Mémoires).
Durant la guerre, il s'engagea dans la Résistance intérieure, devenant en 1943 l'adjoint du délégué en France du gouvernement de Londres puis d'Alger. A la Libération, le général de Gaulle lui confia la réforme administrative et notamment l'établissement du statut de l'Ecole nationale d'administration.
Fidèle au Général, il le suivit dans sa "traversée du désert" et ne participa pas aux gouvernements de la IVe République. Il choisit d'être en détachement du Conseil d'État à partir de 1948 afin de poursuivre une carrière politique. Sénateur de 1948 à 1958, il œuvra pour le retour de celui qui personnifiait "une certaine idée de la France" qu'il partageait. Il allait pour cette raison le servir jusqu'au bout.
Revenu au pouvoir, le général de Gaulle le nomma garde des Sceaux en 1958-1959. Après avoir activement participé à l'élaboration de la Constitution de la Ve République, Michel Debré eut à la mettre en application, comme Premier ministre (1959-1962). Par la suite, il eut la charge de plusieurs ministères (Economie et Finances, Affaires étrangères puis Défense nationale). A partir de 1973, il n'eut plus de fonctions gouvernementales et devint maître des requêtes honoraire au Conseil d'État en 1974.
Il resta néanmoins attaché à la vie politique, puisqu'il siégea à l'Assemblée nationale, jusqu'en 1988, comme député de La Réunion, et fut longtemps maire d'Amboise et conseiller général d'Indre-et-Loire.
Ses nombreux essais politiques et ses Mémoires ont laissé le témoignage de sa réflexion et de ses convictions, et lui ont valu d'être élu à l'Académie française en 1988.
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