Née à Nantes dans une famille d’industriels, Yannick Moreau a fait ses études dans une école privée. Elle ne paraissait pas destinée à entrer à l’École nationale d’administration et encore moins à pouvoir choisir le Conseil d’État à la sortie. À l'occasion de la conférence qu'elle a donné le 15 mai 2023, Yannick Moreau a raconté ce qui l’a conduite sur le chemin de la juridiction et comment, même si elle en est souvent sortie, elle y est toujours revenue.
La conférence en vidéo
Au Conseil d’État, la connaissance minutieuse des textes et la pratique de la délibération permettent à Yannick Moreau une compréhension assez intime du droit administratif mais aussi de matières nouvelles. En même temps, la rencontre de personnes à juste titre admirées comme Pierre Laroque, Jacques Fournier, Nicole Questiaux contribue à créer chez elle une attirance durable pour les questions sociales.
Son premier détachement vers le service des affaires sociales du Commissariat général du Plan était dans cette ligne, avec un travail de prospective « Vieillir demain ». La suite s’est déroulée en une alternance de fonctions au Conseil d’État, toutes appréciées par Yannick Moreau (présidente de la 6e sous-section, présidente de la section sociale) et des périodes hors du Conseil d’État.
Elle rejoindra à deux reprises des cabinets : à l’Élysée en 1981 comme conseiller technique (affaires sociales) et, en 1984, auprès du ministre de l’éducation nationale, comme directeur du cabinet. Elle acceptera ensuite le poste de directrice des ressources humaines, des fonctions qu’elle n’avait pas initialement envisagées.
C’est sans doute en raison de la nature et de la diversité de ces expériences que Lionel Jospin lui proposera de présider le Conseil d’orientation des retraites en voie de création.
C’est le Conseil d’État qui aura le dernier mot, même si, après la retraite, une certaine vie professionnelle inattendue s’est poursuivie.
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