Contrôle des atteintes portées par le pouvoir de police à la liberté de réunion
Les faits
M. Benjamin devait donner une conférence à Nevers. Devant les nombreuses protestations de syndicats d'instituteurs, qui reprochaient au conférencier de les ridiculiser à l’occasion de chacune de ses interventions, le maire de Nevers décida d’interdire la réunion.
Le sens et la portée de la décision
Par l'arrêt Benjamin, le Conseil d'État donne toute sa portée à la liberté de réunion, consacrée par les lois des 30 juin 1881 et 28 mars 1907 en exerçant un contrôle rigoureux des atteintes qui peuvent légalement lui être portées par des mesures de police, notamment pour le maintien de l'ordre public. Comme l'indiquait le commissaire du gouvernement, suivant une formule souvent reprise : « la liberté est la règle, la restriction de police l'exception ».
Le juge contrôle ainsi pleinement les motifs qui ont justifié la mesure de police – les risques de troubles à l’ordre public – ainsi que la proportionnalité de la mesure retenue au regard de ces risques.
La nature de ce contrôle a été précisée en 2011 (CE, Assemblée, 26 décembre 2011, Association pour la promotion de l'image et autres), le Conseil d’Etat soumettant les mesures de police au « triple test de proportionnalité », c’est-à-dire vérifiant qu’elles sont adaptées, nécessaires, proportionnées à la défense de l’ordre public.