Mots clés : Aide sociale aux personnes âgées (ASPA) Allocation personnalisée dautonomie (APA) Grille AGGIR Expertise médicale Evaluation
Dossier no 150266
M. X…
Séance du 9 octobre 2017
Vu la procédure suivante :
Par une requête datée du 20 février 2015, et un mémoire complémentaire enregistré le 24 juin 2015, M. X… demande à la commission centrale daide sociale :
1o Dannuler la décision du 9 décembre 2014 de la commission départementale daide sociale du Haut-Rhin rejetant sa demande tendant à lannulation de la décision du président du conseil général du Haut-Rhin du 25 mai 2014 refusant sa demande de classement en groupe iso-ressources 3 de la grille nationale dévaluation ;
2o Dannuler la décision du président du conseil général du Haut-Rhin du 25 mai 2014.
M. X… soutient que :
Par un mémoire en défense enregistré le 19 juin 2015, le département du Haut-Rhin conclut au rejet de la requête.
Il soutient que :
Vu la décision attaquée ;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;
Vu le code de laction sociale et des familles ;
Vu les décisions du Conseil constitutionnel no 2010‑110 QPC du 25 mars 2011, notamment larticle 1er de son dispositif et ses considérants 7 et 10, et no 2012‑250 QPC du 8 juin 2012, notamment larticle 1er, alinéa 3, de son dispositif ;
Les parties ayant été régulièrement informées de la faculté qui leur était offerte de présenter des observations orales, et celles dentre elles ayant exprimé le souhait den faire usage ayant été informées de la date et de lheure de laudience ;
Après avoir entendu à laudience publique du 9 octobre 2017 M. HUMBERT, rapporteur, et après en avoir délibéré hors la présence des parties, à lissue de la séance publique ;
Considérant ce qui suit, après en avoir délibéré hors la présence des parties, à lissue de la séance publique :
1. M. X…, né en 1946, bénéficie de lallocation personnalisée dautonomie à domicile depuis le 4 mai 2009, avec un niveau de dépendance déterminé en groupe iso-ressources 4. Sa demande de modification de son plan daide avec classement en groupe iso-ressources 3 a été rejetée par le département du Haut-Rhin par décision du 1er juin 2014 confirmant son classement en groupe iso- ressources 4. En demandant à la commission centrale daide sociale un classement en groupe iso- ressources 3, M. X… doit être regardé comme relevant appel de la décision de la commission départementale daide sociale du Haut-Rhin qui a rejeté le 9 décembre 2014 le recours quil a formé contre la décision du département du Haut-Rhin maintenant son classement en groupe iso-ressources 4, ainsi que demandant lannulation de cette décision ;
2. Dune part, larticle L. 232‑1 du code de laction sociale et des familles prévoit : « toute personne âgée résidant en France qui se trouve dans lincapacité dassumer les conséquences du manque ou de la perte dautonomie liées à son état physique ou mental a droit à une allocation personnalisée dautonomie permettant une prise en charge adaptée à ses besoins. / Cette allocation, définie dans des conditions identiques sur lensemble du territoire national, est destinée aux personnes qui, nonobstant les soins quelles sont susceptibles de recevoir, ont besoin dune aide pour laccomplissement des actes essentiels de la vie ou dont létat nécessite une surveillance régulière ». Larticle L. 232‑1 du même code précise que : « Lallocation personnalisée dautonomie, qui a le caractère dune prestation en nature, est accordée, sur sa demande, dans les limites de tarifs fixés par voie réglementaire, à toute personne attestant dune résidence stable et régulière et remplissant les conditions dâge et de perte dautonomie, évaluée à laide dune grille nationale, également définies par voie réglementaire. », et les deux premiers alinéas du I de larticle R. 232‑7 que : « La demande dallocation personnalisée dautonomie est instruite par une équipe médico-sociale qui comprend au moins un médecin et un travailleur social. / Au cours de son instruction, léquipe médico-sociale consulte le médecin désigné, le cas échéant, par le demandeur. Si lintéressé le souhaite, ce médecin assiste à la visite à domicile effectuée par lun au moins des membres de léquipe médico-sociale. Léquipe médico-sociale procède à la même consultation à loccasion de la révision de lallocation personnalisée dautonomie. » ;
3. Dautre part, larticle L. 232‑20 du code de laction sociale et des familles dispose : « Les recours contre les décisions relatives à lallocation personnalisée dautonomie sont formés devant les commissions départementales mentionnées à larticle L. 134‑6, dans des conditions et selon les modalités prévues aux articles L. 134‑1 à L. 134‑10. Lorsque le recours est relatif à lappréciation du degré de perte dautonomie, la commission départementale mentionnée à larticle L. 134‑6 recueille lavis dun médecin titulaire dun diplôme universitaire de gériatrie ou dune capacité en gérontologie et gériatrie, choisi par son président sur une liste établie par le conseil départemental de lordre des médecins » ;
4. Il résulte de linstruction que M. X… a fait lobjet le 27 mars 2014 par le docteur G…, médecin généraliste qui est son médecin traitant, dune évaluation à lappui dune demande de modification de son plan daide au titre de lallocation personnalisée dautonomie à domicile, transmise à léquipe médicale pluridisciplinaire chargée dinstruire sa demande. A la suite de cette transmission, une évaluation a été faite le 22 mai 2015 par le docteur P…, médecin gériatre, au domicile de M. X… Or, il ressort de lexamen de ces deux évaluations quelles sont sensiblement divergentes, en particulier sur litem « toilette bas », « habillage », « alimentation », « élimination urinaire », « transferts » et « déplacements intérieurs » ; en outre, le gériatre na pas renseigné litem « déplacements extérieurs ». De plus, M. X… fait valoir que son état général sest dégradé à la suite de ses deux hospitalisations au début de lannée 2014, quil a une motricité limitée, des difficultés à réaliser sa toilette, en particulier pour le bas du corps, et à préparer ses repas en raison de tremblements de plus en plus prononcés. Il verse également une attestation du médecin urologue établie à la suite de son hospitalisation en mars 2014 faisant état de la nécessité dune aide à la toilette quotidienne ;
5. Si M. X… fait valoir que lévaluation par le docteur P… na pas donné lieu à un examen médical, lévaluation des besoins à prendre en charge pour lattribution de lallocation personnalisée dautonomie est réalisée par une analyse du degré de dépendance en fonction dune grille permettant un classement dans lun des six groupes iso-ressources (GIR), et non par un examen médical. Les critiques du requérant sur la conduite de son évaluation par le docteur P… doivent donc être écartées ;
6. En revanche, en raison des divergences dappréciation entre les médecins mentionnées au point 4, des affirmations de M. X… relatives à lévolution de son état général et compte tenu de ce quil ne résulte pas de linstruction, et en particulier des mentions portées sur sa décision, que la commission départementale daide sociale du Haut-Rhin ait recueilli lavis requis par les dispositions de larticle L. 232‑20 du code de laction sociale et des familles lorsque, comme en lespèce, le recours est relatif à lappréciation du degré de perte dautonomie, il y a lieu dordonner une expertise à domicile pour déterminer le classement de M. X… dans lun des groupes iso-ressources de la grille nationale AGGIR en vue de statuer sur sa demande dallocation personnalisée dautonomie,
Art. 1er.
Art. 2.
Art. 3.
Délibéré par la commission centrale daide sociale dans la séance non publique, à lissue de la séance publique du 9 octobre 2017 où siégeaient Mme VESTUR, présidente, M. MATH, assesseur, M. HUMBERT, rapporteur.
Décision lue en séance publique le 27 novembre 2017.
La République mande et ordonne à la ministre des solidarités et de la santé, et à tous huissiers à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à lexécution de la présente décision.
La présidenteLe rapporteur
Pour ampliation,
La secrétaire générale de la commission centrale daide sociale,
Marie-Christine RIEUBERNET