Dispositions spécifiques aux différents types daide sociale |
3400 |
AIDE SOCIALE AUX PERSONNES HANDICAPÉES (ASPH) | ||
Conseil dEtat statuant au contentieux
Mots clés : Allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) - Placement - Suspension |
Dossier no 287723
M. L..., Mlle M..., Mlle G... et M. B...
Séance du 16 avril 2008
Décision lue en séance publique le 21 mai 2008
Vu le pourvoi sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 5 décembre 2005 et 5 avril 2006 au secrétariat du contentieux du Conseil dEtat, présentés pour le département de la Marne, représenté par le président du conseil général ; le département de la Marne demande au Conseil dEtat :
1o Dannuler la décision du 13 septembre 2005 par laquelle la commission centrale daide sociale a rejeté ses requêtes tendant à lannulation des décisions du 16 septembre 2004 de la commission départementale daide sociale de la Marne annulant les décisions du 12 juillet 2004 du président du conseil général de la Marne relatives aux modalités de suspension de lallocation compensatrice pour tierce personne de M. L..., Mlle M..., Mlle G... et M. B...placés à la maison daccueil spécialisée de C... ;
2o Réglant laffaire au fond, de faire droit à ses requêtes dappel ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code de laction sociale et des familles ;
Vu le décret no 78-1211 du 26 décembre 1978, modifié notamment par le décret no 83-262 du 31 mars 1983 ;
Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Jean-Jacques de Peretti, conseiller dEtat ;
- les observations de la SCP de C..., C..., avocat du département de la Marne et de la SCP C..., B..., S..., avocat de M. B... et autres ;
- les conclusions de Mlle Anne courrèges, commissaire du gouvernement ;
Considérant quil ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que M. L..., Mlle M..., Mlle G... et M. B..., placés à la maison daccueil spécialisée de C..., ont bénéficié de lallocation compensatrice pour tierce personne à taux plein pour tous les jours de sortie, y compris les fins de semaine, jusquau 31 mars 2000 ; quà compter du 1er avril 2000, le département de la Marne a décidé de ne plus servir cette allocation à taux plein pour les jours dabsence de létablissement, correspondant aux week-ends hors des périodes de vacances ; que, par décisions du 16 septembre 2004, la commission départementale daide sociale de la Marne a fait droit aux demandes de versement de cette allocation aux intéressés lors des retours en famille les fins de semaine ; que le département de la Marne se pourvoit en cassation contre la décision du 13 septembre 2005 par laquelle la commission centrale daide sociale a rejeté ses requêtes dirigées contre ces décisions ;
Considérant, en premier lieu, quaux termes de larticle 12 du décret du 26 décembre 1978 alors en vigueur, dans sa rédaction issue du décret du 31 mars 1983, ultérieurement codifié à larticle R. 245-10 du code de laction sociale et des familles : « Le service de lallocation compensatrice est maintenu durant les quarante-cinq premiers jours de séjour du bénéficiaire en maison daccueil spécialisée : au-delà de cette période, le service en est suspendu ou, si le bénéficiaire est reçu en accueil de jour, est réduit dans les conditions déterminées par la commission technique dorientation et de reclassement professionnel. Toutefois, la réduction de lallocation nest opérée que pendant les périodes où la personne handicapée est effectivement accueillie dans létablissement, à lexclusion des périodes de congé ou de suspension de la prise en charge » ; queu égard à leur objet, ces dispositions doivent sentendre comme impliquant que, si le service de lallocation est suspendu à lissue dune période de quarante-cinq jours suivant lentrée du bénéficiaire en maison daccueil spécialisée, en labsence de sortie mettant un terme à la prise en charge, cette suspension ne peut être opérée que durant les jours de prise en charge effective dans létablissement ; quil nen va pas ainsi lorsque la personne handicapée sabsente de létablissement les fins de semaine ; que ce motif, dont lexamen nimplique lappréciation daucune circonstance de fait, doit être substitué au motif retenu par la décision attaquée dont il justifie, sur ce point, le dispositif ; que doit, par suite, être écarté le moyen tiré de ce que la commission centrale daide sociale a inexactement interprété les dispositions de larticle 12 du décret du 26 décembre 1978 en jugeant quelles ne permettent pas de suspendre lallocation lorsque la personne handicapée sabsente de létablissement les fins de semaine ; de M. L..., Mlle M..., Mlle G... et M. B... ;
Considérant, en second lieu, que le département de la Marne ne saurait utilement se prévaloir des dispositions de son règlement départemental daide sociale, dès lors quil est constant quelles sont moins favorables ; quil ne saurait davantage critiquer les autres motifs de la décision attaquée, qui sont surabondants ;
Considérant quil résulte de ce qui précède que le département de la Marne nest pas fondé à demander lannulation de la décision attaquée, laquelle nest entachée ni dinsuffisance, ni de contradiction de motifs ;
Décide
Art. 1er. - Le pourvoi du département de la Marne est rejeté.
Art. 2. - La présente décision sera notifiée au département de la Marne, à M. L..., Mlle M..., Mlle G... et M. B....
Copie en sera adressée pour information au ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité.